Le mouvement anime le cœur de mon travail de plasticien: une pratique fondée sur la perception pure avec la tentative de développer une poétique de l’accident par l’observation et l’écoute du matériau lui-même.
Dans de grandes installations in situ, des espaces à l’échelle du paysage, la gravité, la danse de l’air, l'écoulement de l'eau, agissent comme des forces sculptantes pour créer des effets cinétiques aléatoires et complexes à partir d’éléments très simples.
Multipliés par centaines, ces pièces mobiles hypersensibles dessinent de vastes espaces respirants, des volumes en superpositions, une combinatoire de de trames dans lesquels les visiteurs viennent s’immerger, plongés dans des champs de vibrations visuelles et sonores.

Que ce soit dans le théâtre de la nature, une friche urbaine, ou un espace public investi le temps d’une exposition, l'histoire et la topographie de chaque site déclenchent de nouvelles idées pour que l'œuvre soit signifiante dans le lieu où elle s’inscrit. Lovée dans l’intimité du paysage, déployée ou suspendue entre des éléments d’architecture, en dehors d’un contexte muséal chacun pourra imaginer la raison qui lui vaut d’être là.
Une certaine ambiguïté est entretenue par l’aspect utilitaire de certaines de mes installations dans l’espace public, laissant les passants perplexes quand à leur possible fonction.

Le travail préparatoire de conception et d'expérimentations, les voyages, la découverte de nouveaux territoires, le travail d'équipe indispensable à la réalisation des plus grandes installations, les échanges avec les visiteurs et d'autres artistes, voilà ce qui tisse les liens mémoriels et exploratoires autour et au delà de l'œuvre elle-même, et contribue à l'émergence de nouvelles voies de recherche. C'est cette aventure toute entière qui me motive.